Vent fort et ciel bas Vent fort et ciel bas les arbres en judogi voyants d’automne exécutent des kata déhanchés pour affronter les premières gelées C’est sans doute pour ça qu’en vue de son long congé de lumière parsemé de congères Dieu vêt de pyjamas bariolés ses arbres centenaires avant que leurs grands corps pétrifiés ne s’endorment dénudés Encore un hiver à nous faire dormir debout 29 septembre 2014 Credo au sublime Sublime, sublime qui roule à nos yeux trop tendres des larmes soudaines de catharsis pour un rock enflammé ou pour le jeu d’un Furtwängler pour la pâleur du pied fin d’une jeune fille sur les dalles d’une piscine romaine rêvée un air italien flou dans ta tête bouclée noire au réveil pour la candeur d’un visage d’enfant à fossettes petite morte jamais oubliée pour un tableau parfait une chanson dans une radio d’auto qui me fait voyager davantage de nuit Je crois en toi et je te vois partout à l’oeuvre sur ce petit amas bleu de matière cosmique Comment ne pourrait-il pas en être autrement dansl’immensité bienveillante et effrayante parce qu’inconnue de tes pâturages stellaires ? Bernard Ouellet 20 - 27 février 2013 « Vous ferez bien d’y prêter attention, car il est comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le soleil paraisse et que l’étoile du matin illumine vos cœurs. Avant tout, sachez bien ceci : personne ne peut expliquer de lui-même une prophétie contenue dans l’Écriture. Car aucune prophétie n’est jamais venue de la seule volonté d’un homme, mais c’est parce que le Saint Esprit les guidait que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » 2e lettre de Pierre 1, 19 à 21 « Quand l’esprit n’est plus notre vrai centre, la poésie, qui ne provient plus de son noyau, luit comme un divertissement pour les honnêtes hommes. » Fernand Ouellet, Avertissement pour Depuis Novalis Divine restauration (le Retour attendu) Ce clair matin de l’été mûri un vent d’Esprit chargé d’ozone souffle par la fenêtre ouverte de ma chambre répand jusqu’au rideau encore fermé de mes paupières des phosphènes de guérison qui réparent la confusion de ma pensée dispersent la longue nuit de l’âme Révolu tout ce temps où régnait silencieuse tenace l’obscurité du mal-être moi privé de la Vraie Beauté du monde je me poussais à m’enivrer pour écrire à chercher dans la nuit opaque les mille noms de mon aveuglement Ici dans le matin clair Sans confusion sans agitation sans prétention se tient l’expression simple et saine du retour du Verbe* en moi 6 et 29 septembre, 6 et 10 octobre 2014 *1. Parole de Dieu adressée aux hommes. Le Verbe de Dieu, le Verbe éternel. Dieu, par l'effusion de son verbe continué dans le nôtre, ne cesse de promulger l'évangile de la raison, et tout homme, quoi qu'il fasse, est l'organe et le missionnaire de cet évangile. (Père Henri Lacordaire, Conférence de Notre-Dame de Paris, 1848, p. 153). |